Thursday, June 16, 2005

20 Minutes to Live (corrigé)

Everyone is reading the free newspapers distributed every morning in front of the subway station. The person behind me has even picked up two copies. The key to their success is, like for most things these days, blandness.

Take the writing style: inclusive, concerned but non-polemical, non-confrontational and politically correct. It is the same type of writing you find in local newspapers. Here however it is applied to everything from international affairs to film reviews.

The lady next to me has just asked her neighbour if she could borrow her copy when she had finished. Don't blame her, she needs her daily dose. New stop: another middle-aged woman sits opposite me with her crisp copy of the same newspaper.(*)

All these people are on their way to work. They need to occupy their time without occupying their mind. They don't listen to music or read literature, so they pick up the first thing that falls free into their hands. Need I over-emphasize, these people are going to work. They don't want to be challenged by what they read. Hell, most of them haven't had their morning coffee. They just want some gentle facts and non-descript opinions to regurgitate in pleasant and polite conversation with colleagues at work and friends and family outside.

Though the tone is bland something is afoot, lurking in the depths as it were. This has very much to do with tone and language; a sort of affected concern for an affected propriety, a bland decorum rooted in the consensual nature of our material society. I call it New Utilitarianism. Dickens would probably agree with me too.


(*)Suddenly, I notice something downright terrifying. The lady who had already read her copy and passed it on to my neighbour is now eyeing the newcomer's copy as if she hadn't read her own copy. They can't get enough of it. Talk about eradicating inner city drug culture, I feel as if I am in a crackhouse. I am not safe here. If tomorrow these same newspapers publish orders to kill anyone who dislikes the film 'Amélie'... I will be eaten alive by these very same commuters.


20 Minutes pour mourir
Tout le monde lit les journaux gratuits distribués à l’entrée des gares de métro et de RER. La personne derrière moi en a même pris deux. La clef de leur succès, comme tout maintenant, une douceur fade.

Prenons le style d’écriture : accessible, préoccupé sans être polémique et politiquement correct. C’est le même type d’écriture que l’on retrouve dans les journaux locaux. Cependant ici elle est étendue à tous les articles, qu’ils traitent d’actualité internationale où de cinéma il n'y a plus de difference.

La dame à côté de moi vient de demander à sa voisine si elle pourrait lire sa copie une fois que cette dernière ait finie. Elle n’est pas coupable, elle a juste besoin de sa dose diurne. Un autre arrêt : une autre dame s’assied devant moi et commence à feuilleter sa copie neuve du même journal.(*)

Tous ces gens vont travailler. Ils ont besoin d’occuper leur temps mais pas leur esprit. Ils n’écoutent pas de musique et ils ne lisent pas non plus. Alors, ils prennent la première chose gratuite qui leur tombe dans leur main. Faut il que je souligne que ces gens vont travailler. Ils ne veulent pas être défiés par ce qu’ils lisent. En fait la plus part n’on sans doute même pas bu leur premier café. Ils veulent juste quelques informations et opinions sans épines qu’ils pourront régurgiter dans leurs conversations agréables et polies avec leurs collègues et leurs familles.

Même si le ton et doux et fade, il y a quelque chose d’inquiétant qui se remue dans les profondeurs sémantiques. C’est une question de ton et de langage : une sorte de souci affecté pour une convenance affectée, un décorum doux enraciné dans la nature consensuelle de la société. Je nomme cela ‘New Utilitarianism’ et Dickens serait sans doute de mon avis aussi.


(*) Je viens de voir une chose horrible: la femme qui avait cédé sa copie déjà-lue est en train de regarder celle de sa nouvelle voisine, comme si elle ne l'avait jamais lue. Elle en a besoin.
Je ne me sens pas sûr ici. Imaginons que ces mêmes journaux ordonnaient de tuer toute personne qui exècre le film 'Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain' ... ces gens pourraient me tuer sans aucun remords et sans doute sans aucun souvenir.

1 comment:

Julie Kertesz - me - moi - jk said...

que veut dire "oblivion" ?

ne faut pas exagérer quand même !
il y a plein des gens dans le métro lisant des livres et des fois, même des livres épaisses et de tous les genres ! mais des goût et des couleurs...

mon amie disait que pour débuter à lire, n'importe quoi est bon, bien sûr, s'agit encore de ne pas s'arrêter sur la route vers autre chose

très bon écriture et article, je te l'envie : tu écris mieux français que moi, pourtant ici depuis 42 ans (venu de langue hongrois), mais tous ne peuvent avoir les mêmes talents