Copy & Paste pt 1
Il y a longtemps, je faisais des compils de visuels en VHS. À cette époque, je travaillais dans un magasin de location vidéo qui s’appelait ‘Movies’ sur l’angle de Little Clarendon et Walton Street à Oxford (pour ceux qui s’y connaissent). Une fois par mois, j’emportais une douzaine de cassettes VHS avec moi. Une fois arrivé chez moi, je braquais un projecteur LCD mastodonte sur l’un des murs vides de ma chambre et une fois que la connectique faisait l’amour la tuerie de copyrights commençait.
Ces sessions nocturnes étaient solitaires mais hédonistes à souhait. Une nuit d’hiver, ma chambre était un champ de bataille entre mes papiers et les draps du lit. J’étais dans un tel état d’extase dilapidée que presque nu j’ai tiré les rideaux ; la cour d’en bas était recouverte d’une couche moelleuse de neige. Alors j’ai ouvert la fenêtre, laissant entrer le vent et la neige. J’ai pris le projecteur sur mes épaules et j’ai avancé jusqu’à la fenêtre ouverte pour le braquer sur le quadrangle enneigé. Les câbles étaient tendus au maximum mais le signal tenait bon.
La voilà, un arrêt sur image translucide et visible, Debbie Harry nue s’étendait sans prétexte sur un quadrangle enneigé de Wadham College. Puis j’ai eu l’idée de braquer le projecteur sur le bâtiment d’en face. Son nombril était presque aussi grand que l’une des fenêtres, mais personne ne verrait le spectre colossal de Debbie Harry toute nue se balader dans cette nuit hivernale, même pas Debbie Harry elle-même.
Devant cet érotisme magnanime, je pensais à ‘La Géante’ de Baudelaire, je voulais aussi parcourir son corps comme s’il s’agissait d’un continent peuplé de plaisir.
Ma peau n’était plus sensible à la neige mais j’estimais que les circuits électroniques du projecteur ne seraient pas du même avis, ainsi après quelque temps, j’ai fermé la fenêtre et j’ai continué à couper et coller des séquences vidéo jusqu’à ce que le jour se lève.
Long ago, I made visual mixtapes using a couple of video players. At the time, I used to work in a video rental store called ‘Movies’ on Walton Street in Oxford (for those in the know). Once a month I would take 15 or so VHS tapes home after my shift, aim a ‘borrowed’ LCD projector at an empty wall in my room, and once the video-players were copulating the dusk till dawn copyright carnage and macro-vision evasion would begin.
These all night taping sessions were solitary but frenzied nonetheless. One winter night, my room was sheer bedlam, I was in such a state of desolate elation that I drew the curtains to find the bar quad deep under shag-pile snow. Shirtless, I opened the window, letting in the billowing blizzard, and I went to the back of my room lifted the beast-sized projector high above my head and ran to the window and aimed at the snowy lawn. The cables were at full stretch but the signal carried through.
There it was, faint but clearly visible, a freeze frame image of a naked Debbie Harry gliding over the nocturnal snow. I stood there, marvelling at this intimate spectacle of heroic proportions. Debbie Harry was bigger than the nearby buildings but no one not even her would ever see this impromptu scene. My skin didn’t feel the snow but I thought the projector would be less resilient so after some time I returned to my lair and finished off the mixtape as dawn was timidly peeping from behind the chimneys.
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